Eurogroup Consulting réalise au nom de l’AUTF la troisième édition du Baromètre de perception des chargeurs sur le transport maritime. Présentée dans le cadre de la journée Maritime Day de la Semaine de l’Innovation du Transport et de la Logistique 2023 (SITL). Ce baromètre a pour objectif de donner la parole aux chargeurs et d’évaluer leur perception en matière de transport maritime.
Les éléments de ce Baromètre sont actualisés tous les ans afin de définir des tendances et ainsi proposer une vision d’ensemble aux acteurs du secteur. Les éléments d’analyse de l’édition 2022 se basent sur les faits de l’année 2022.
Les réponses recueillies permettent de dresser un état des lieux de :
- la répartition modale privilégiée par les chargeurs afin de transporter leurs marchandises,
- la lisibilité de l’offre maritime,
- et la satisfaction associée.
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Le panel est composé d’entreprises de tailles significatives avec 78% des répondants appartenant à des entreprises réalisant plus de 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. 44% du panel est à la fois importateur et exportateur. Les secteurs de la distribution, de l’industrie agroalimentaire et de l’industrie chimique constituent 85% du panel de répondants. La majorité du panel a son centre de décision pour l’achat de transport situé en France.
LES ACHATS DE TRANSPORT MARITIME
- 44% du panel réalise l’achat de transport en direct uniquement, soit +22 points par rapport à l’année précédente. 37% gère une partie de son transport en direct et fait appel à un commissionnaire pour des flux spécifiques.
- La totalité du panel est décisionnaire sur le choix du port, soit +22 points par rapport à l’année précédente.
- 74% du panel cherche à discuter voire à influencer le choix du port lorsque les services d’un commissionnaire de transport sont utilisés.
Les chargeurs interrogés sont majoritairement décisionnaires quant au choix de la compagnie maritime, du port et du transporteur terrestre.
L’UTILISATION DES PORTS
HAROPA, GPM de Marseille-Fos et Port d’Anvers confirment leurs positions privilégiées pour les flux au départ ou à destination de la France
Le panel utilise 3 principales portes d’entrée et de sortie du territoire français : HAROPA, Marseille-Fos et Anvers. Ces 3 ports sont davantage utilisés par le panel de cette année (avec respectivement +4, +9 et +13 points par rapport au baromètre précédent).
- GPM Dunkerque a pris également une place plus importante (+34 points) par rapport au baromètre précédent.
- Les ports internationaux sont moins mentionnés cette année à l’exception du Port de Rotterdam.
- Les deux premiers critères de choix d’un port portent sur les coûts, dans la continuité de la précédente édition.
Une part significative des volumes de marchandises du panel passent par les ports français, à l’import et surtout à l’export
- La moitié du panel fait passer plus de 75% de ses volumes de marchandises par les ports français à l’import et à l’export.
- La majorité du panel utilise plusieurs ports pour le transport des marchandises.
- A l’import : 11% du panel utilise exclusivement le port de Marseille-Fos (idem pour HAROPA).
- A l’export : 15% du panel utilise exclusivement HAROPA.
- 74% du panel déclare qu’aucune marchandise n’est exportée par le port de Dunkerque.
LA SATISFACTION ET LA QUALITÉ DE SERVICE DES PLACES PORTUAIRES
Le niveau de satisfaction vis-à-vis des places portuaires françaises continue de progresser, avec cependant des disparités fortes.
- 63% du panel se déclare être satisfait ou très satisfait des places portuaires françaises, soit +6 points par rapport à la précédente édition.
- Comme chaque édition, la place portuaire de Dunkerque enregistre le meilleur résultat avec 94% du panel déclarant être satisfait ou très satisfait, soit +6 points par rapport à l’année dernière.
- 23% du panel déclare que la qualité de service des places portuaires françaises s’est améliorée voire fortement améliorée, en baisse de 3 points par rapport à la précédente édition. L’évolution de cette qualité de service est très variable selon les places portuaires. Le Port de Marseille a le meilleur résultat sur cette dimension.
- L’offre d’escales, au 3ème rang selon le baromètre précédent, devient l’axe de progrès le plus prioritaire pour les ports français cette année.
LES TRANSPORTS TERRESTRES
Les chargeurs continuent de renforcer leurs engagements en matière de report modal, en particulier vers le mode fluvial
- Les engagements des chargeurs en matière de report modal sont en augmentation par rapport à la précédente édition : + 11 pour le transport ferroviaire et +17 pour le transport fluvial.
- 56% du panel a un engagement de report modal vers le transport combiné (rail/route) en pré et post acheminement.
- Coût et lead time sont les critères les plus importants pour le choix du transport terrestre, cohérents avec les 2 éditions précédentes du baromètre.
- Les enjeux environnementaux deviennent le troisième critère le plus important, alors qu’il était le 5ème l’année dernière.
Le transport routier reste le mode principal en pré et post acheminements
- Plus de la moitié du panel utilise le transport routier à plus de 75% pour le pré acheminement sur le territoire français.
- Les autres modes de transport terrestre régressent légèrement par rapport à l’année dernière.
- Le transport routier reste le mode de post acheminement le plus important, bien qu’en baisse par rapport aux résultats du baromètre précédent (37% du panel utilise ce mode à plus de 50%, soit -46 points par rapport à l’édition précédente).
LES COMPAGNIES MARITIMES
Le trio de tête des compagnies maritimes les plus sollicitées par le panel
La CMA-CGM continue d’être la compagnie maritime la plus sollicitée par le panel, 93% du panel faisant appel à ses services. Maersk prend la troisième place devant MSC qui reculent de 12 points par rapport à l’année dernière. Comme l’année dernière, disponibilité de l’espace de chargement, prix du service et disponibilité des équipements sont les trois critères prioritaires pour le choix d’une compagnie maritime.
La performance des compagnies maritimes s’est améliorée
Le panel juge que la performance des compagnies maritimes s’est moyennement ou fortement améliorée sur l’ensemble des critères qui lui étaient soumis :
- la disponibilité des équipements : +27 points
- le prix du service : +19
- la qualité globale du service : + 19
- la stabilité financière : +15
- le respect des escales : +11
- l’écoute client : +4
41% du panel déclare contracter avec les compagnies maritimes par le biais de Service Level Agreement (SLA), contre 10% l’année dernière.
LE CONTEXTE MACRO 2022-2023
2022 a été marqué par la hausse des taux de fret, la congestion des ports et un niveau de service des compagnies en deçà des attentes
- La hausse des taux de fret est la première problématique auxquelles a été confronté le panel en 2022.
- La congestion des ports, qui était la problématique la moins importante lors de l’édition précédente (marquée par un contexte particulier avec le COVID-19), devient la deuxième problématique la plus prégnante.
- Près de la moitié du panel (44%) a dû trouver des alternatives pour un tiers ou plus de ses opérations de transport en 2022. Une amélioration par rapport au baromètre précédent, dont les résultats étaient plus dégradés (plus de la moitié du panel dans cette situation).
Les enjeux RSE et les évolutions du contexte énergétique constitueront des critères-clés pour les choix de transport maritime
- 44% des répondants déclarent que la crise énergétique les a amenés à modifier leurs choix en matière de pré et post-acheminement.
- Dans ce contexte de crise énergétique, 30% des répondants indiquent qu’ils sont amenés à modifier leur choix en matière de la compagnie maritime et 22% en matière du port.
- 30% du panel déclare que les enjeux RSE pourraient influencer le choix du mode maritime pour l’année 2023 et au-delà.
- Viennent ensuite les facteurs géopolitiques, pour 26% du panel, et les évolutions du contexte énergétique (prix de l’énergie, disponibilité de certaines énergies…) pour 25% du panel.
Les volumes maritimes sont plutôt stables quand les budgets sont toujours en augmentation
- 81% du panel a vu son budget de transport maritime augmenter en 2022, contre 97% l’année dernière.
- Dans le même temps, seuls 37% du panel a vu ses volumes maritimes augmenter sur l’année écoulée. Près de la moitié du panel déclare une baisse de ses volumes maritimes (+38 points).
- En comparaison aux résultats du baromètre précédent (données 2021 vs 2020), la part du panel déclarant une baisse de ses volumes maritimes est nettement plus importante (+ 38 points).
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